Quand les gens manifestaient contre les privatisations de nos entreprises publiques (rapportant des milliers d'euros/ans et servant en partie à financer les services publics), je n'ai rien dit, je ne travaillais pour aucune d'entre d'elles.
Quand les gens manifestaient contre la destruction de l'école publique, je ne me sentais pas concerné, mes enfants étaient grands.
Quand le personnel soignant manifestait contre le démantèlement des hôpitaux, je ne me sentais pas touché, je n'étais jamais malade.
Quand certains se mobilisaient pour la protection de nos données privées, je n'ai rien dit, je n'avais rien à cacher.
Quand on a persécuté les lanceurs d'alertes, je n'ai rien dit, je triais mes déchets.
Quand on a vu apparaître le mouvement des gilets jaunes réclamant plus de justice sociale, fiscale et écologique, de pouvoir avoir un mot à dire sur les actions de nos politiques, là, je les trouvais plutôt antipathiques ces canaris jaunes, je faisais partie de la classe plutôt bourgeoise.
Aujourd'hui nous sommes le 22 mars 2040, notre pays n'ayant plus d'argent provenant de nos entreprises publiques car elles n'existent plus, alors on a privatisé l'école, mes arrières-petits-enfants ne peuvent pas étudier, trop cher.
La sécurité sociale, les allocations retraites et chômages n'existent plus, je n'avais pas compris que le fait de baisser les charges patronales cela signifiait la fin de nos assurances sociales.
C'est pourquoi, malgré mes 70 ans je dois encore travailler.
Je suis malade, il n'y a plus d'hôpitaux publics et mes données privées font qu'aucune mutuelle ne veut m'assurer.
Faute d'argent ,je me nourris 1 jour/2 de pilules car les abeilles, les plantes, les animaux ont tous disparu.
En ce mois 2040 , il n'y a plus personnes pour objecter dans la mesure où tous les individus qui protestaient n'ayant pas eu plus de soutien sont depuis morts de faim, de froid ou de maladie.