Alors que 8.700 postes d'enseignants seront encore supprimés l'année prochaine, le gouvernement entérine la précarisation du personnel administratif de l'Education nationale via le recrutement massif d’"emplois vie scolaire" (EVS) pour la rentrée : une pléthore de "contrats d'avenir" qui n'ont d'avenir que le nom.
C'est l'ANPE qui se charge du recrutement : de quoi gonfler ses prochaines statistiques sur la soi-disant hausse des "emplois durables". Destinés en priorité aux allocataires de minima sociaux - RMI, ASS, API et AAH -, ces contrats bas de gamme de 20 heures par semaine sur 10 mois (pas d'indemnisation à l'issue) et sans formation qualifiante sont rémunérés au Smic : 563 € nets mensuel, une aumône. Ils sont ce que Jean-Louis Borloo a fièrement appelé des "contrat d'avenir" alors qu'ils n'en procurent aucun : salaire misérable et zéro pérennité (lire en commentaire). Le seul bénéfice de ces contrats réside dans la baisse - artificielle - des chiffres du chômage alors que ce ne sont pas de véritables emplois.
Les personnes ainsi recrutées en EVS épauleront les directeurs d'écoles dans leurs tâches, et certaines seront assignées plus particulièrement à l'assistance aux élèves handicapés.
De source ministérielle, il paraît que les trois quarts des écoles ont demandé le recrutement d'un EVS, soit 41.000 établissements sur 52.000, et que 30.000 contrats ont déjà été signés. C'est Jean-Louis Borloo qui va se frotter les mains !
Source : http://www.actuchomage.org/modules.php?op=modload&name=News&file=article&sid=2055 Dans les textes
Les contrats d'avenir sont destinés à favoriser le retour à l'emploi des personnes bénéficiant du revenu minimum d'insertion (RMI), de l'allocation de solidarité spécifique (ASS), de l'allocation de parent isolé (API) ou de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Ils ouvrent droit à des aides pour les employeurs.
Le contrat est d'une durée déterminée de 2 ans (avec des possibilités de dérogation), à temps partielle. Durant la durée du contrat, le salarié perçoit un salaire calculé au minimum sur la base du SMIC horaire et peut dans certains cas continuer de percevoir une part de son allocation d'origine (RMI, ASS, AAH ou API), diminuée du montant de l'aide forfaitaire versée à l'employeur. Il bénéficie par ailleurs obligatoirement d'actions de formation et d'accompagnement.
Source : http://www.travail.gouv.fr/informations-pratiques/fiches-pratiques/contrats-travail/contrat-avenir-996.html?var_recherche=contrat+d%27avenir En réalité
« Parce qu’aucun EVS ne doit se retrouver au chômage au 30 juin » et « pour exiger, dans les écoles, la création de postes pérennes et statutaires », le SNUipp appelle à des rassemblements d’EVS et d’enseignants des écoles devant les inspections académiques le mercredi 23 mai.
Pour l’instant, sans information sur une éventuelle possibilité de renouveler les contrats après le 30 juin, c’est un plan de licenciement concernant 30 000 personnes qui se profile. Pour elles, il est urgent d’obtenir des garanties pour la rentrée 2007, soit par le renouvellement de leur contrat et leur maintien sur leur école d’affectation avec accompagnement, soit par un dispositif de formation et de qualification. Le fonctionnement de l’école ne doit pas être soumis à la décision d’un gouvernement de développer ou de renouveler tel ou tel dispositif précaire. Les équipes enseignantes et les élèves ont besoin de la présence de personnels recrutés sur des postes statutaires et pérennes, formés pour assurer les missions diverses qui leur sont confiées.
Mobilisez-vous :Journée nationale « EVS » le 23 mai
A cet effet nous organisons une journée d’action départementale le Mercredi 23 mai devant l’inspection académique; une audience avec l’inspecteur d’Académie a été demandée.
Nous demandons aux enseignants une présence solidaire et massive auprès des EVS.