D'après les témoignages recueillis par Human Rights Watch, les migrants refoulés vers la Libye sont généralement jetés en prison. Quand ils ne sont pas expulsés vers leur pays d'origine, où un sort encore moins enviable attend ceux qui tentaient d'échapper aux persécutions.
Ignorant les accusations des associations et organisations internationales, le gouvernement italien a mis en avant l'efficacité de sa collaboration avec les autorités libyennes : fin 2009, le nombre de clandestins débarqués en Sicile ou à Lampedusa avait chuté de près de 90%.
Loin de condamner cette pratique, les autres pays membres de l'Union européenne -France en tête- ont profité de l'initiative italienne pour demander la conclusion rapide d'un accord de partenariat avec la Libye qui règlerait la question migratoire.
L'été dernier, l'Union européenne envisageait d'ouvrir sur le sol libyen des « points d'accueil », qui permettraient aux réfugiés de déposer leur demande d'asile sans prendre le risque d'une traversée périlleuse.
Le commissaire en charge des questions d'asile et d'immigration, Jacques Barrot, s'était lui-même rendu sur place pour étudier la possibilité d'un tel dispositif.
Mais le haut commissaire pour les réfugiés, qui était du voyage, avait émis de sérieuses réserves au vu des « conditions d'accueil effrayantes » en Libye.
Et pour cause : le pays n'a pas signé la Convention de Genève qui régule le droit international des réfugiés.
Depuis qu'il a pris conscience de l'extrême sensibilité des Européens à la question de l'immigration illégale, Kadhafi s'amuse à jouer avec leurs nerfs.
Les pays directement exposés, comme l'Italie, font tout pour ne pas froisser le dictateur, de peur qu'il n'ouvre les « vannes » migratoires.
L'objectif de Tripoli est clair : si l'Europe veut s'assurer de sa coopération, qu'elle en paye le prix.
La Libye exige de l'UE qu'elle finance la sécurisation de ses propres frontières avec le Niger et le Tchad. La Commission est prête à mettre 20 millions d'euros sur la table.
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Alors que Kadhafi réclamait 5 milliards d'euros par an, La Commission européenne et la Lybie se mettent d’accord sur le programme de coopération dans le domaine de l'immigration.
Les deux parties ont également approuvé cinq initiatives visant à renforcer la coopération dans le domaine de l'immigration : la coopération et le dialogue au niveau régional et panafricain ; la mobilité ; la garantie d'une gestion efficace des flux migratoires ; la gestion des frontières ; la protection internationale.
La visite des commissaires Malmström et Füle à Tripoli fait suite au récent renforcement du dialogue et à la reprise accélérée des relations entre l'UE et la Libye, qui ont d’ailleurs connu de belles avancées en 2010 :
* Bonne progression dans les négociations relatives à l’ « accord-cadre » bilatéral, qui établira une première relation officielle et légale entre l’UE et la Libye.
* Renforcement du soutien financier accordé à la Libye pour ses réformes. Ce dernier s'élève à un montant total de 60 millions d'euros pour la période 2011-2013.
(Eh oui peuple européen serrait vous la ceinture et payait les douaniers de la Libye.)
* Ouverture d’un Bureau européen à Tripoli, qui devrait être opérationnel avant la fin de l'année.
* Conclusion d'un accord avec la Libye en vue de renforcer la coopération sur les questions d’immigration.
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A lire : Projet de Rapport
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